On considérait autrefois que l’espèce Loxodonta africana comprenait deux sous-espèces : l’éléphant des forêts Loxodonta africana cyclotis et l’éléphant de la savane Loxodonta africana africana. Depuis 2001, des études génétiques ont permis de démontrer qu’il s’agissait en réalité de deux espèces distinctes.
Classification
Classe : Mammalia (Mammifère)
Ordre : Proboscidien (proboscidien)
Famille : Elephantidae (Eléphantidé)
Genre : Loxodonta
Espèce : Loxodonta africana
Nom commun : Eléphant d’Afrique
Description de l’éléphant d’Afrique
On sait tous que l’éléphant est l’animal à quatre pattes qui trompe son monde ! On sait moins souvent qu’il n’en est pas moins l’animal terrestre le plus gros. Ce gigantesque mammifère se reconnait aisément à sa trompe, ses défenses, ses grandes oreilles et ses pattes en pilier.
L’éléphant attire notre œil sur sa peau épaisse (superficiellement pigmentée) dont la couche mélanine du corps, tout ou partie, varie du noir intense au gris clair ou brun (voire, rarement, rose dépigmenté). On remarque que les nouveau-nés peuvent être très velus puis, une fois adultes, ils conservent quelques poils courts sur la trompe, le menton et également dans les nombreuses parties plissées de leur corps.
Leurs imposantes oreilles ont plusieurs fonctions : elles leurs permettent tout d’abord d’avoir une meilleur audition mais peuvent aussi dissuader un éventuel adversaire de se mesurer à lui sans oublier leur capacité à réguler la température du corps de l’animal! Effectivement, cette dernière particularité trouve son explication dans la spécificité même de l’oreille de l’animal dont le dos est sillonné de vaisseaux sanguins qui, agités, permettent de réduire sa température. Quant aux défenses, elles se définissent comme des incisives modifiées, composées de couches de dentine variant d’un spécimen à l’autre.
En ce qui concerne leurs pieds, on distingue cinq doigts reliés entre eux par un cerceau de tissu avec les ongles, ayant parfois un profond sillon médian ou étant fendus, sont situés sur le dessus. On en compte 4 ou 5 mais il arrive que le 1er ou le 5ème soit parfois atrophié ou que l’un d’eux soit perdu. Il est possible de suivre les traces de l’éléphant dont les coussinets lisses et fendus laissent des empreintes facilement identifiables.
La trompe de l’éléphant est majoritairement utilisée pour ramasser les aliments mais peut également servir lors des combats. Très maniable, elle lui permet même de se nourrir de mets délicats tels que les baies. Sa longueur peut atteindre 2 m.
Le mâle est plus lourd et plus grand que la femelle, de même front plus large et peu bombé et les défenses plus lourdes et plus longues.
L’éléphant de forêt et l’éléphant de savane présentent des différences physiques visibles. D’une part, le premier est moins grand puisqu’il peut atteindre jusqu’à 280 cm tandis que le second peut lui atteindre les 400 cm. De plus, à l’inverse de l’éléphant de forêt, dont le point culminant se situe an arrière du milieu du dos, l’éléphant de savane trouve son apogée avant le milieu du dos ; de même, l’éléphant de forêt à la tête un peu rentrée alors que l’éléphant de savane non. D’autre part, l’éléphant de foret a un grain de peau finement plissé (parfois velue) et ses oreilles sont à la fois arrondies et obtuses à l’extrémité antéro-basale alors que l’éléphant de savane à une peau à gros plis et les oreilles très grandes et pointues à la base antérieure. Pour finir, la dernière différence entre ces espèces se trouve au niveau des défenses ; en effet, celles de l’éléphant des forêts sont plutôt rectilignes (généralement tournées vers le bas) à ivoire blanchâtre et dures alors que l’ivoire de l’éléphant de savane est jaunâtre et plus mou. Cependant, ces deux spécimens ont une teinte sombre.
Habitat et aire de répartition
– L’éléphant des savanes (Loxodonta africana) possède une vaste aire de distribution puisqu’on le retrouve au sud du désert du Sahara jusqu’à la pointe sud de l’Afrique et de la côte Atlantique de l’Afrique jusqu’à l’Océan indien.
– L’éléphant des forêts (Loxodonta cyclotis) a une distribution restreinte puisqu’on le retrouve que massivement dans les forêts tropicales denses du Congo puis de l’ouest de l’Afrique jusqu’en Afrique centrale. Plus exactement dans 21 pays allant du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Ouganda à l’est. Les éléphants des forêts ont un territoire avoisinant les 2000 km² et vivent dans les forêts tropicales.
Le mode de vie de l’éléphant
L’éléphant d’Afrique est l’un des mammifères les plus intelligents (d’où la célèbre expression « avoir une mémoire d’éléphant » !), c’est donc tout naturellement que le mode de vie de cet animal pique notre curiosité.
Les éléphants d’Afrique se déplacent en troupeaux constitués essentiellement de femelles et de leurs petits, où l’ainé des femelles, que l’on nomme la matriarche, avance en tête. Les jeunes restent près de leur mère, même en période de reproduction, et à partir de l’adolescence les mâles forment en général un troupeau distinct ou accompagnent un vieux mâle. Plus tard, ils mènent une vie solitaire, approchant les troupeaux de femelles uniquement pendant la période de reproduction. Néanmoins, les mâles ne se tiennent pas trop éloignés de leurs familles et ne manquent pas de les reconnaître lors d’éventuelles rencontres. Les vieux ou très vieux mâles sont généralement solitaires. Les groupes familiaux sont souvent composés de 10 à 20 sujets mais il arrive parfois que plusieurs troupeaux de femelles se rassemblent pendant un certain lapse de temps.
La matriarche est celle qui décide du parcours et montre à chacun des autres membres du troupeau tous les points d’eau connus. Les relations entre les membres du troupeau sont très étroites. On note qu’entre eux, les éléphants d’Afrique sont pacifiques et les combats sérieux se font rares. Pour la mise-bas et en cas de blessure ou de maladie, les congénères apportent leur aide.
Le régime alimentaire de l’éléphant
Les éléphants d’Afrique se nourrissent à l’aide de leur trompe qu’ils utilisent pour mettre les aliments dans leur gueule. Leur choix de nourriture se porte sur divers végétaux parmi lesquels une centaine d’espèces de plantes et leurs différentes parties. Il peut s’agir de feuilles, de bourgeons, de pousses, de rameaux, de branches, de fruits, d’écorce, de racines ou encore de bulbes, ce choix pouvant bien entendu varier selon la saison et la localité. Ces animaux n’hésitent pas à déplacer même sur de longues distances afin de se nourrir puisqu’ils peuvent s’alimenter jusqu’à 80 km d’un point d’eau.
Les éléphants d’Afrique apprécient les fruits très murs et ceux dont la chair est bien ramollie (consommés en excès ceux-ci peuvent les rendre parfois ivre). Les éléphants ont néanmoins une préférence pour les plantes cultivées à savoir le maïs, le manioc, la canne à sucre, la banane, la papaye, la mangue, l’ananas mais aussi l’aloès, la sansevière (une plante anti-pollution), le palmier-borassus (arbre tropical de la famille des arécacées), le palmier à huile, le baobab, etc.
Les éléphants ont également leurs petites manies puisqu’ils prennent le soin de secouer les racines des plantes arrachées pour enlever la terre qui les recouvre avant de les consommer. Notons par ailleurs que les éléphants gaspillent énormément de nourriture puisqu’ils écrasent et arrachent plus qu’ils ne consomment en réalité.
Les éléphants d’Afrique consomment environ 5 % de leur poids (soit jusqu’à 300 kg) en 24h et il faut environ 12h aux matières végétales pour traverser le système digestif.
Pour se nourrir, les éléphants déterrent les racines et les bulbes à l’aide de leurs défenses, ils fendent et arrachent l’écorce des arbres, déchirent le bois mou du baobab et creusent les terrains riches en minéraux pour leur consommation. Pour atteindre leurs aliments, les éléphants se dressent souvent sur leurs pattes postérieures. En ce qui concerne leur consommation en eau, il faut savoir que l’éléphant d’Afrique à besoin de boire chaque jour, il ingurgite ainsi prêt de 100 à 300 litres d’un coup avec sa trompe qui projette l’eau aspirée directement dans sa gueule.
Pour parvenir à s’alimenter, l’éléphant d’Afrique peut compter sur son exceptionnelle dentition. En effet, il a quatre grandes molaires, deux dans chaque mandibule de la mâchoire, chacune mesurant 10 cm de large pour 30 cm de long. Ces molaires vont s’user avec le temps et seront remplacées à mesure que l’animal vieillit. Leurs dents de lait quand à elles sont remplacées vers l’âge de 15 ans par de nouvelles qui devraient durer jusqu’à l’âge de 30 après quoi une autre série prendra place jusqu’à l’âge de 40 ans où apparaîtra les dernières dents pour une durée de vie moyenne d’environ 30 ans (soi entre 65 et 70 en âge). Malheureusement, les temps qui vont suivre seront difficiles pour l’animal qui, ne pouvant plus continuer à se nourrir correctement, mourra de faim ; cependant on recense certains spécimens vivants plus de 80 ans en captivité.
Reproduction des éléphants d’Afrique
Il semblerait que la saison des pluies soit la plus propice aux amours de par l’abondance des aliments et la production d’hormones sexuelles.
La période d’accouplement dure jusqu’à deux jours où le mâle adulte va suivre la femelle en chaleur. Ce dernier, avant de s’adonner à de longs jeux amoureux, se charge d’écarter les jeunes mâles. Ce sont ainsi les poursuites, les chamailleries et les caresses qui vont favoriser le rut. Le mâle positionne ensuite ses pattes antérieures sur le dos de la femelle…la copulation peut commencer !
Celle-ci dure entre une et deux minutes et la période d’accouplement, elle, dure un ou deux jours. Il arrive que plusieurs mâles couvrent naturellement une même femelle (afin que la reproduction soit assurée). S’en suit une gestation de 22 mois qui à son terme viendra agrandir la population des mammifères d’un éléphanteau (voire deux plus rarement).
La femelle choisit un endroit ombragé pour mettre bas et se tient debout tout au long du processus, souvent assistée par d’autres femelles. L’éléphant qui naîtra aura un poids entre 90 et 135 kg et prendra presque 25 kilos supplémentaires chaque mois. L’allaitement peut aller de 2 à 6 ans et les premières molaires se font en général dès la naissance et tout long de la croissance de l’éléphanteau. Quant aux défenses, elles s’allongent toute la vie.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 8/10 ans pour l’éléphant de foret et à l’âge de 10/12 ans pour l’éléphant de savane. Les femelles sont en âge de concevoir aux alentours de 10/12 ans pour l’éléphant de foret et 12/14 ans pour l’éléphant de savane. La mise-bas a lieu tous les 3 ou 4 ans et plus s’il y a surpopulation. Une femelle met au monde 10 à 12 petits au cours de sa vie.
L’espérance de vie moyenne d’un éléphant en milieu naturel est de 15 ans. L’éléphant de savane dépasse rarement les 60 ans tandis que l’éléphant de foret a une durée de vie située entre 60 et 70 ans voire parfois 80 ans.
Protection et prédateurs de l’éléphant d’Afrique
Un éléphant adulte n’a généralement pas de prédateurs du fait de sa taille spectaculaire cependant les nouveau-nés, vulnérables, sont souvent la proie des lions, des crocodiles et plus rarement des léopards et des hyènes, sachant que ces attaques se font le plus souvent en période de sécheresse.
Les humains restent néanmoins le principal prédateur de l’éléphant. Ce dernier est chassé à la fois pour sa viande, sa peau, ses os et ses défenses. La chasse à l’éléphant a commencée entre le 19ème et le 20ème siècle, période à laquelle il faisait office de trophée de chasse. En 1989, le commerce de l’ivoire a été interdit après que la population des éléphants d’Afrique soit passée de plusieurs millions au début du 20ème siècle à moins de 700.000. Pour autant ils ont continué d’être chassés, ce qui a réduit de moitié la population des éléphants africains durant les années 1980. Face à l’ampleur de la situation, les scientifiques ont établi que si aucune mesure de protection n’était prise, l’éléphant sauvage aurait disparu en 1995 c’est pourquoi ils ont décidé d’agir. La protection que l’éléphant reçoit aujourd’hui a été partiellement couronnée de succès mais en dépit des sanctions plus sévères imposées par les gouvernements contre la chasse illégale, le braconnage est encore fréquent. La CITES considère toujours cette espèce comme menacée d’extinction.
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