Le genre Cynomys comprend cinq espèces
Cynomys gunnisoni (Baird, 1855) — chien de prairie du Colorado.
Cynomys leucurus Merriam, 1890 — chien de prairie à queue blanche.
Cynomys ludovicianus (Ord, 1815) — chien de prairie à queue noire
Cynomys mexicanus Merriam, 1892 — chien de prairie du Mexique1
Cynomys parvidens J. A. Allen, 1905 — chien de prairie de l’Utah.
Nous parlerons ici plus spécifiquement de l’espèce la plus répandue en Amérique du Nord, le chien de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus).
Classification
Classe : Mammalia (Mammifères)
Ordre : Rodentia (Rongeurs)
Famille : Sciuridae (Sciuridés)
Genre : cynomys (Chiens de prairie)
Espèce : Cynomis ludovicianus
Nom commun : chien de prairie à queue noire
Description de Cynomys ludovicianus
Le chien de prairie pèse, adulte, 1 à 1,5kg en moyenne (le mâle étant plus gros que la femelle). Il mesure entre 30 et 42 cm de longueur. Sa queue mesure ¼ de la longueur totale du corps, soient 8 à 10 cm environ, et son extrémité est noire.
Bas sur pattes avec un corps trapu, ce rongeur a l’allure générale d’une marmotte. Il possède de longues griffes acérées qui lui permettent de creuser des terriers. Sa tête, petite, au front large, est ronde et pourvue de petites oreilles.
Les yeux du chien de prairie, placés très haut, lui permettent de ne pointer que le museau à l’extérieur du terrier lorsqu’il veut surveiller les environs.
Son pelage, assez long et doux, est brun clair à brun foncé sur le dos et plus clair sur le ventre. La mue s’effectue 2 fois par an.
Le chien de prairie possède également des glandes odoriférantes au niveau de la bouche et de l’anus. Les sécrétions des glandes orales (au nombre de 2 et situées à l’arrière des coins de la bouche) servent à la reconnaissance, tandis que celles de la glande anale servent au marquage du territoire.
Les pattes antérieures sont pourvues de quatre doigts, et les pattes postérieures de cinq doigts. Les pouces sont munis d’une griffe très longue. Les autres doigts sont terminés par des griffes plus courtes, mais acérées.
Aire de répartition et habitat du chien de prairie
Le chien de prairie vit dans les grandes prairies herbeuses des Etats-Unis (notamment à l’ouest du fleuve Mississippi, dans le Montana, le Wyoming, le Dakota du nord et du sud, l’Oklahoma, le Texas, le Nouveau Mexique, le Colorado, le Kansas, et le Nebraska). On le retrouve également au Canada et au nord du Mexique (Sonora, Coahuila, Nuevo León, Zacatecas et San Luis Potosí).
Il habite dans des terriers se situant entre 3 et 5m de profondeur et lui servant à s’abriter contre les prédateurs. Mais ils ne lui servent pas qu’à se protéger d’éventuels dangers : il y dort, s’y accouple, y soigne ses petits, et s’y abrite contre les températures extérieures trop froides ou trop chaudes.
Ces terriers peuvent atteindre une longueur de 5 à 30m pour un groupe, chaque couloir se terminant par une « chambre », et sont munis d’un dôme permettant d’éviter les risques d’inondation, mais aussi de surveiller les alentours. Ils s’ouvrent vers l’extérieur par un passage vertical. Les galeries d’une colonie (plusieurs centaines d’individus) peuvent, elles, s’étendre sur plusieurs hectares.
Reproduction de ce petit rongeur
Le chien de prairie atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 2 à 3 ans.
A l’intérieur d’un groupe, le mâle couvre toutes les femelles. L’accouplement a lieu une fois par an. La saison de reproduction commence en octobre, mais les petits sont généralement conçus au cœur de l’hiver (entre janvier et mars), pour naître au printemps.
La gestation dure 5 à 6 semaines. Les nids sont confectionnés avec des poils de bison, des feuilles, etc. Les portées sont généralement composées de 3 à 5 petits (extrêmes de 2 à 10) qui naissent totalement nus et aveugles, les poils apparaissant et les yeux s’ouvrant après quelques jours. Un bébé chien de prairie pèse une quinzaine de grammes à la naissance et sera allaité pendant 4 à 6 semaines, âge auquel il sortira du terrier et commencera à s’alimenter seul.
Mode de vie et alimentation du chien de prairie
Le chien de prairie est un petit rongeur essentiellement herbivore. Il se nourrit d’herbe, de fleurs, de jeunes pousses et de graines qu’il trouve dans les prairies. Il en consomme beaucoup plus avant l’hiver, afin de constituer des réserves (il dort beaucoup en hiver et perd généralement un quart de sa masse graisseuse pendant cette période).
Il se nourrit également de fruits et, dans une moindre de mesure, d’insectes divers (sauterelles, vers, chenilles…). Il mange le dixième de son poids chaque jour. Buvant assez peu, il s’hydrate principalement par son alimentation.
Animal grégaire, le chien de prairie vit en colonies denses réunissant plusieurs groupes, chaque groupe étant composé d’un mâle, de plusieurs femelles, de jeunes, de nouveaux-nés, et pouvant compter jusqu’à 25 individus (plus généralement une quinzaine). Les jeunes mâles devenus adultes sont rapidement chassés de leur groupe par le dominant.
Certains cas de cannibalisme ont été observés. En effet, lorsqu’un nouveau mâle conquiert un territoire, il arrive parfois qu’il tue la totalité des jeunes, afin de ne conserver dans le groupe que ses propres petits et assurer une abondance alimentaire plus conséquente pour sa progéniture l’année suivante.
Le chien de prairie possède un langage particulièrement complexe. Il communique en rampant, en agitant sa queue, en reniflant, en «embrassant » (en réalité en touchant les dents de son congénère : cela lui sert à identifier l’individu qu’il a en face de lui), et en poussant des cris aigus qui rappellent les aboiements du chien. Cet animal dispose d’un système de surveillance assez sophistiqué : posté sur des monticules, il monte la garde et avertit les autres par des cris spécifiques qui lui servent notamment à avertir les autres membres du groupe d’un danger, ou à indiquer la position d’un prédateur ou d’un « rival » (autres animaux, individus d’un autre groupe…). Ces cris différent par exemple selon la couleur ou la forme du prédateur.
Les chiens de prairie étant des proies vulnérables pour de nombreux prédateurs, les individus du groupe se relaient pour se nourrir : pendant que certains mangent, d’autres fabriquent/réparent des terriers ou surveillent les alentours afin de prévenir au moindre danger qui s’y profilerait.
Le chien de prairie est très territorial. Si de simples intimidations suffisent souvent, il n’est pas rare que de violents combats très ritualisés éclatent pour la conservation ou l’acquisition d’un territoire et des femelles d’un groupe. Il cohabite cependant relativement bien avec d’autres animaux si ceux-ci ne s’installent pas trop longtemps sur son territoire (chouette, bison, écureuil, antilope…)
Le chien de prairie est diurne.
Il entre en semi-hibernation de novembre à mars.
Son espérance de vie est de 6 à 8 ans en moyenne. Celle des mâles est plus courte que celle des femelles. Ceci s’explique peut-être par le fait qu’un mâle ayant perdu son territoire ou ayant été chassé d’un groupe se retrouve seul, bien plus vulnérable aux prédateurs sans congénères pour le prévenir des dangers.
Prédation et protection de Cynomys ludovicianus
Le chien de prairie de l’Utah et le chien de prairie mexicain sont des espèces protégées par la Convention de Washington (inscrites respectivement comme espèces menacées en 1973 et 1970). Elles figurent en annexe I de la CITES.
Cynomys ludovicianus est protégé dans les parcs naturels : même si ses effectifs sont en baisse, c’est en millions d’individus que se compte encore l’espèce.
On note malgré tout qu’au début du XXe siècle, le chien de prairie fut considéré comme un redoutable dévastateur détruisant les cultures, et subit une véritable campagne publique d’empoisonnement.
Les principaux prédateurs du chien de prairie sont l’aigle royal, le coyote, le blaireau, le crotale, le renard, le faucon, le lynx, la buse, le furet aux pieds noirs, et le putois.
Fiche réalisée par Céline
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